( Pour les élèves de 5ème du Collège Chante Cigale)
Poèmes et chansons
Denez Prigent
Gortoz A Ran (J'attends)
[Denez Prigent]
[Denez Prigent]
Gortozet 'm eus, gortozet pell
J'ai attendu, j'ai attendu longtemps
E skeud teñval an tourioù gell
Dans l'ombre sombre des tours brunes
E skeud teñval an tourioù gell
Dans l'ombre sombre des tours brunes
E skeud teñval an tourioù glav
Dans l'ombre sombre des tours de pluie
C'hwi am gwelo gortoz atav
Vous me verrez attendre toujours
C'hwi am gwelo gortoz atav
Vous me verrez attendre toujours
[Lisa Gerrard]
[Lisa Gerrard]
Un deiz a vo 'teuio en-dro
Un jour il reviendra
Dreist ar morioù, dreist ar maezioù
Par-dessus les mers, par-dessus les champs
[Denez Prigent]
[Denez Prigent]
Un deiz a vo 'teuio en-dro
Un jour il reviendra,
Dreist ar maezioù, dreist ar morioù
Par dessus les campagnes, par dessus les mers
'Teuio en-dro an avel c'hlas
Reviendra le vent vert
Da analañ va c'halon gloaz't
Et emportera avec lui mon coeur blessé
[Lisa Gerrard]
[Lisa Gerrard]
D'am laerezh war an treujoù
M'emporter sur les chemins
'Teuio en-dro karget a fru
Il reviendra, chargé d'embruns
E skeud teñval an tourioù du
Dans l'ombre sombre des tours noires
Kaset e vin diouzh e anal
Grace à son souffle, je serais emporté
Pell gant ar red en ur vro all
Loin dans le courant, dans un autre pays
[Denez Prigent]
[Denez Prigent]
Kaset e vin diouzh e alan
Je serais emporté, grace à son souffle
Pell gant ar red, hervez 'deus c'hoant
Loin dans le courant, selon son désir
Hervez 'deus c'hoant, pell eus ar bed
Selon son désir, loin de ce monde
Etre ar mor hag ar stered
Entre la mer et les étoiles
Liens pour lire des poèmes
Haïku
Bashô
les palourdes
bouche close
quelle chaleur !
début de l’automne
la mer et les champs
du même vert
Hokushi
des mâts alignés
en face d’une île
dans le brouillard
Pour en lire d'autres:
http://nekojita.free.fr/NIHON/MER.html
Évasion
Et je serai face à la mer
qui viendra baigner les galets.
Caresses d’eau, de vent et d’air.
Et de lumière. D’immensité.
Et en moi sera le désert.
N’y entrera que ciel léger.
Et je serai face à la mer
qui viendra battre les rochers.
Giflant. Cinglant. Usant la pierre.
Frappant. S’infiltrant. Déchaînée.
Et en moi sera le désert.
N’y entrera ciel tourmenté.
Et je serai face à la mer,
statue de chair et coeur de bois.
Et me ferai désert en moi.
Qu’importera l’heure. Sombre ou claire …
Esther Granek (1927-2016)
De la pensée aux mots
L’homme et la mer
Homme libre, toujours tu chériras la mer !
La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme
Dans le déroulement infini de sa lame,
Et ton esprit n’est pas un gouffre moins amer.
Tu te plais à plonger au sein de ton image ;
Tu l’embrasses des yeux et des bras, et ton coeur
Se distrait quelquefois de sa propre rumeur
Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage.
Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets :
Homme, nul n’a sondé le fond de tes abîmes ;
Ô mer, nul ne connaît tes richesses intimes,
Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets !
Et cependant voilà des siècles innombrables
Que vous vous combattez sans pitié ni remord,
Tellement vous aimez le carnage et la mort,
Ô lutteurs éternels, ô frères implacables !
Charles Baudelaire (1821-1867)
Les Fleurs du Mal